Tabagisme actif et spermogramme

ESHRE : Tabagisme actif et spermogramme

• RSi Communications
• 17 juil 2013

D'après la présentation effectuée lors du congrès annuel de l'European Society for Human Reproduction and Embryology

Lors du congrès de l'ESHRE, qui s'est tenu en juillet 2013 à Londres (Royaume-Uni), des chercheurs du Laboratoire d'Eylau Unilabs à Paris (France) et al., ont présenté les résultats de leur étude menée sur une population d'hommes issus de couples infertiles : selon eux, le tabagisme ne présenterait aucun effet délétère sur la fertilité masculine, au regard de l'analyse des spermogrammes et des mesures des lésions de l'ADN.

Dans le cadre de leur étude épidémiologique transversale menée sur 4 471 hommes (37,1 +/-6,9 ans, 27,2 % de fumeurs [11,1 +/-7,4 cigarettes/jour]), les chercheurs ont mis en évidence une vitalité des spermatozoïdes (74,5 +/-11,9 vs 73,0 +/-13,5 %, p < 0,001) ; une motilité totale (41,1 +/-15,8 vs 38,7 +/-16,3 %, p < 0,001) ; et une motilité progressive (37,8 +/-16,1 vs 35,4 +/-16,7 %, p < 0,001) supérieures chez les fumeurs. Selon les chercheurs, ces résultats ont été confirmés par les coefficients de corrélation. Aucun des autres paramètres n'était lié au tabagisme.

La répartition des patients en quatre groupes en fonction du nombre de cigarettes consommées par jour (0 ; 1 à 10 ; 11 à 20 ; >/= 21 [n = 3 245, 773, 413 et 40, respectivement]) n'a permis de dégager aucune différence entre les groupes. Par ailleurs, la fragmentation de l'ADN était moins importante chez les fumeurs et la décondensation de la chromatine n'était pas corrélée. Les fumeurs étaient plus jeunes (36,6 +/-6,6 vs 37,4 +/-7,0 ans, p < 0,01). L'application de modèles multivariés a par ailleurs abouti à l'élimination de toutes les différences précédentes.

Les chercheurs ont noté ainsi que « ces données viennent contredire les quelques études qui avaient mis en cause le tabagisme dans la fragmentation accrue de l'ADN spermatique