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centre de procréation  médicalement assistée HEBA

« L'ADN d'un embryon humain a été corrigé »

24 Mars 2017

« L'ADN d'un embryon humain a été corrigé »

Pierre Kaldy annonce dans Le Figaro que « des embryons humains issus d’une cellule porteuse d’une mutation génétique ont, pour la première fois, pu être génétiquement corrigés, [selon] une étude menée par des chercheurs chinois à l’université de médecine de Canton ».
Le journaliste explique que selon ce travail paru dans Molecular Genetics and Genomics, « les mutations ciblées, à l’origine de deux types d’anémie, la thalassémie bêta et le favisme, ont pu être réparées grâce à la technique de chirurgie du génome CRISPR-Cas9 au stade zygote (tout premier stade de développement de l’embryon, avec une seule cellule issue de la fusion de l’ovule et du spermatozoïde) ».
« La technique s’est avérée assez précise et efficace pour ne modifier que respectivement quatre ou une «lettre » sur les 3,2 milliards que compte notre ADN. Les embryons, détruits au bout de 2 jours, avaient été produits pour la circonstance avec le consentement éclairé de candidats à une FIV et l’accord du comité d’éthique local »,
indique Pierre Kaldy
Ignacio Anegon, directeur de recherche au Centre de recherche en transplantation et en immunologie de l’Inserm à Nantes, réagit : « Ce travail est bien fait et montre le potentiel extraordinaire que pourrait avoir cette technique pour étudier le développement précoce de l’embryon humain ».
Pierre Kaldy ajoute que l’étude « montre aussi qu’une nouvelle étape vient d’être franchie pour que l’homme puisse un jour modifier précisément son propre génome ».
Le journaliste rappelle qu’« en 2015, puis en 2016, des tentatives de réécriture de l’ADN avec l’enzyme Cas9 avaient été publiées par deux autres équipes chinoises. Dans les deux cas, elles portaient sur des embryons humains non viables et leurs résultats avaient été médiocres. […] Les résultats obtenus par [cette] troisième équipe chinoise montrent que les obstacles sont en partie levés avec une réparation très efficace d’une mutation sur les gènes de l’hémoglobine bêta et de l’enzyme G6PD ».
Pierre Kaldy précise ainsi que « dans le premier cas, un embryon sur quatre testés a eu certaines de ses cellules corrigées, alors que dans le second un embryon sur les deux testés a d’emblée été corrigé. Mieux, dans ce dernier embryon, la séquence complète du génome de ses cellules n’a pas permis de trouver de modifications génétiques par l’enzyme Cas9 de cibles comparables ».
Le journaliste observe enfin qu’« actuellement, les pays autorisant des modifications génétiques d’embryons humains à des fins de recherche se limitent à la Chine, au Royaume-Uni, à la Suède, au Japon et aux États-Unis ».
Ignacio Anegon souligne toutefois qu’« une application clinique est encore loin d’être envisageable, car même si une mutation est supprimée avec la Cas9, rien ne peut garantir à l’heure actuelle que le reste de l’ADN sera vraiment resté intact et que la modification sera bien héritée par toutes les cellules de l’organisme ».

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