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centre de procréation  médicalement assistée HEBA

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7 Novembre 2015 , Rédigé par Dr Dik Mourad

ECC 2015 : Cancer du sein de la femme jeune : préserver la fertilité avec les analogues de la LHRH

  • JIM
  • 8 oct 2015


European Cancer Congress

Approximativement 11 % des cancers du sein touchent la femme âgée de moins de 45 ans, et 6 % de moins de 40 ans, des âges auxquels près de 50 % des femmes manifestent encore le désir d'avoir un enfant. Un désir largement compromis par la chimiothérapie que 97 % doivent recevoir. C'est dans ce cadre que plusieurs techniques de préservation de la fertilité ont été développées : la cryopréservation d'embryons et d'ovocytes, la cryopréservation de tissu ovarien et la suppression ovarienne temporaire avec les analogues de la LHRH administrés durant la chimiothérapie.

C'est pour l'instant la cryopréservation qui est la technique de référence. Mais elle doit être réalisée 15 jours avant le début de la chimiothérapie, nécessite un abord chirurgical avec tous les risques (même minimes) que cela comporte, et ne préserve pas la fonction ovarienne. A contrario, une suppression ovarienne temporaire avant la chimiothérapie ne demande aucune délai de mise en place et est généralement fort bien acceptée par la patiente car cette technique préserve autant la fertilité que la fonction ovarienne. De plus, ce traitement est disponible partout dans le monde et pour toutes. Malgré cela, et probablement parce que les études randomisées contrôlées donnent des résultats contradictoires, ni l'ASCO ni l'ESMO n'ont inclus ce mode de prise en charge dans leurs recommandations.

C'est dans ce cadre qu'une équipe génoise dirigée par Matteo Lambertini a effectué une vaste revue de la littérature pour retenir 12 études sur le traitement par analogue de la LHRH en cas de cancer du sein, et qui répondaient aux critères de qualité demandés. Cette méta-analyse est sans équivoque quant au bien-fondé de la démarche :

- les 12 études, portant sur la préservation de la fonction ovarienne, ont montré une survenue d'insuffisance ovarienne précoce dans un pourcentage de cas significativement moins élevé sous analogue de la LHRH (18,5 % versus 33,5 %, HR [Hazard ratio] = 0,36 ; p < 0,001) ;
- 8 de ces études ont évalué le taux d'aménorrhée à un an, un taux qui est de 31,0 % sous analogue de la LHRH contre 42,9 % dans le groupe contrôle (OR ([odds ratio] = 0,55 ; p < 0,001) ;
- des 5 études qui ont enregistré les grossesses, il ressort que 33 sont arrivées à terme sous analogue de la LHRH contre 19 dans le groupe contrôle (OR = 1,83 ; p = 0,041) ;
- enfin, les 3 études qui ont évalué la survie sans progression n'ont pas montré de différence entre les deux méthodes.

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